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Les escrocs de la réno (3/5) : malgré la loi, le 1 € vit toujours
Notre série sur les fraudes à la rénovation énergétique se poursuit avec un pas de côté, autour du reste-à-charge. Censé être généralisé avec la fin des offres à 0 ou 1 €, beaucoup le contournent. Une pratique qui toutefois ne semble pas sortir de la légalité, bien qu’elle soit contraire à l’esprit de la loi.
Pierre Pichère
Les offres à 0 ou 1 € devraient avoir disparu. Chaudières, pompes à chaleur, isolation des combles… : en agrégeant MaPrimeRénov’ et les coups de pouce financés par les CEE, les ménages modestes n’avaient plus rien à débourser à partir de 2019. Face à l’ampleur des fraudes, déjà, l’Etat avait fait du reste à charge pour les ménages l’un des piliers de sa lutte contre la délinquance. Une loi de décembre 2022 instaure d’ailleurs un reste à charge pour les formations financées par le CPF, pour les mêmes raisons. Les modes opératoires sont en effet similaires entre les escrocs au CPF et les escrocs à la rénovation énergétique.
Montage complexes
Mais le contournement semble généralisé. « Certaines entreprises communiquent toujours sur 1 €, pour attirer les clients, et rattrapent en volume ce qu’elles perdent en marge », nous explique un fin connaisseur du marché. Des montages plus complexes ont vu le jour, qui permettent de ne même plus céder de marge. Ainsi, un réseau de négoce proche des spécialistes du démarchage intensif en rénovation énergétique a mis en place un système bien rodé. Une fondation reçoit des dons (provenant généralement des installateurs clients, qui défiscalisent à hauteur de 66 %), pour financer la lutte contre la précarité énergétique. Cette cause noble permet à cette fondation de prendre à son compte le reste à charge des clients finaux qui passent par les installateurs partenaires. Une imagination sans limite, qui semble systématiquement prendre de court les pouvoirs publics.
Autre montage, la prestation de service. Imaginons un chantier à 15 000 €, avec un reste à charge de 1 500 € pour le particulier. « L’entreprise va transformer cette somme en rémunération d’un service que lui rend son client », détaille notre analyste. Ainsi, la présence tout au long de l’année d’un panneau de chantier pour faire de la publicité à l’entreprise ou la recommandation à dix contacts qualifiés va justifier un prix final à 0 ou 1 €. Ces offres bénéficient d’ailleurs toujours d’un excellent référencement sur Google !
Les escrocs de la réno (3/5) : malgré la loi, le 1 € vit toujours
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