Saint-Gobain rattrapé par la crise de la construction neuve
Le géant des matériaux a réalisé un chiffre d'affaires de 11,35 Mds € au 1er trimestre 2024, en baisse de 8,5% sur un an.
LeMoniteur.fr, avec AFP
Saint-Gobain a résisté tant qu'il a pu mais le groupe a finalement été rattrapé par la crise de la construction neuve qui touche l'Europe.
Après une année 2022 record (croissance de +15,9 %) et une année 2023 quasi-stable (recul du chiffre d'affaires de 0,9%), le géant des matériaux débute 2024 en baisse de 8,5 % sur un an à 11,35 Mds €.
Dans le détail, au premier trimestre, l'Europe du Nord s'est inscrite en baisse de 11%, la zone EMEA (Europe du Sud, Moyen-Orient et Afrique) dont fait partie la France, de 10,1%, et l'Amérique latine de 10,8%. Dans le même temps, l'Amérique du Nord a augmenté de 12,2% et l'Asie-Pacifique de 4,5%.
Le groupe approche désormais "un point bas" en Europe, a souligné auprès de l'AFP le directeur général du groupe Benoit Bazin, qui note une "amélioration séquentielle" des volumes sur le Vieux Continent à jours ouvrables comparables par rapport au dernier trimestre de 2023.
Nouveaux périmètres
Autre explication, plus mathématique celle-là, de la baisse : les chiffres se comparent avec un premier trimestre 2023 qui incluait pendant une partie du temps des activités de distribution, de transformation du vitrage et d'isolation en mousse au Royaume-Uni qui ont ensuite été cédées, ainsi que certaines activités en Amérique du nord et en Asie-Pacifique qui sont sorties du périmètre.
Point rassurant, si de janvier à mars, l'activité construction neuve a encore très difficile en Allemagne, en Suède et donc en France, elle ne représente en réalité que 12% du chiffre d'affaires total du groupe, selon Benoît Bazin qui mise sur la hausse en volume du marché hypothécaire au Royaume-Uni et des prêts en France pour envisager une reprise progressive dans le secteur.
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Autre motif de confiance en l'avenir, l'activité des trois premiers mois de l'année a été marquée par des avancées aussi bien géographiques - avec des acquisitions importantes en Australie (CSR) et au Canada (Bailey) - que stratégiques, avec la montée en puissance de la chimie de la construction (six acquisitions annoncées ou finalisées dans ce domaine depuis le 1er janvier).
Conséquence : si Saint-Gobain, qui continue d'anticiper pour 2024 "un repli de certains de ses marchés", a néanmoins maintenu sa prévision de parvenir à une "marge d'exploitation à deux chiffres" sur l'année 2024, et ce "pour la quatrième année consécutive", a indiqué le groupe dans un communiqué.
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