Lancement de la première étape du stockage souterrain de CO2 en France
Le pays prévoit de tester, dès début 2025, quatre ou cinq projets de stockage de CO2, en priorité dans d'anciens gisements pétroliers.
LeMoniteur.fr, avec AFP
Ce n'est certes pas le Texas et son sous-sol gorgé d'hydrocarbures, mais la France dispose aussi de gisements pétroliers, anciens ou toujours actifs, en région parisienne et dans le bassin aquitain. Une aubaine pour tester le stockage géologique du CO2, qui doit permettre d'effacer les émissions fatales de l'industrie.
Le ministre délégué à l'Industrie et à l'Energie Roland Lescure lance ainsi ce vendredi 26 avril, "un appel à manifestations d'intérêt" ciblant notamment les acteurs des hydrocarbures afin qu'ils proposent des projets d'enfouissement du CO2 en priorité dans ces gisements. Le gouvernement vise notamment les quelques entreprises qui produisent environ 1% du pétrole consommé en France, comme Vermillion, a précisé le cabinet du ministère.
L'annonce, faite lors d'une visite du ministre sur l'usine de Technip Energies à Sens (Yonne), marque "la concrétisation du lancement de la stratégie de stockage de la France". Selon ses services, "le potentiel sur les concessions existantes d'hydrocarbures au niveau national est estimé aux alentours de 800 millions de tonnes de CO2", ce qui permettrait de couvrir "50 ans des besoins de stockage de l'industrie française".
Fabricants d'engrais, cimentiers, chimistes, 37 industriels parmi les 50 les plus émetteurs ont fait part de leur besoin de capter et stocker le CO2 qu'ils ne peuvent supprimer par d'autres moyens en bout de leurs chaînes de fabrication, afin de respecter leur feuille de route de décarbonation. Ils ont évalué leurs besoins en captage à environ huit millions de tonnes en 2030, puis 16 millions à l'horizon 2040.
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4 ou 5 sites de stockage
Une fois les sites potentiels de stockage signalés par les entreprises, d'ici au 26 juillet, une phase d'appel à projet sera ouverte jusqu'en décembre afin d'en évaluer les potentiels. L'objectif est que "début 2025, le stockage du carbone soit testé dans quatre ou cinq endroits en France", indique le ministère.
Roland Lescure y voit pour ces territoires encore liés à l'industrie du pétrole, "une opportunité de reconversion". "J'espère un débat aussi raisonné que possible", a-t-il indiqué en référence à d'éventuels enjeux d'acceptabilité de ces projets par le public.
Au moment des tests, ces projets pourront bénéficier d'une enveloppe globale encore provisoire d'"environ 20 à 30 millions d'euros" dans le cadre du programme France 2030. Ces tests devront vérifier que les puits sont bien étanches pour y accueillir du CO2.
En dehors de France, des pays comme la Norvège et le Danemark, envisagent également de stocker du CO2 mais en eaux profondes, des projets au "coût élevé", en raison du transport et de la technologie utilisée, en offshore. "Stocker ce CO2 en France va donc permettre de diviser par deux ou trois le coût cumulé du transport et du stockage" par rapport à ces projets nordiques, dans laquelle la France restera associée, indique le ministère.
Lancement de la première étape du stockage souterrain de CO2 en France
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