Comment la lutte contre les vols d’engins de chantier s'organise
Alors que les infractions se multiplient partout sur le territoire français, les filières professionnelles accompagnées de développeurs de systèmes de détection et de récupération après-vol s’organisent pour les prévenir et les combattre.
Charlotte Divet, Le Moniteur Matériels
En 2023, l’Observatoire des vols et de la récupération après-vol de l’entreprise française Coyote, intégrant les données du ministère de l’Intérieur, a rapporté un taux de sinistralité en hausse de 13%, sur un an, pour les véhicules et engins exploités dans le BTP. Une progression du même ordre que celle rapportée sur l’année 2022 (29 engins en moyenne pour 1000 matériels équipés par Coyote) et qui témoigne d’une aggravation du phénomène.
« Aujourd’hui, nous avons vraiment du mal à endiguer ce fléau et nous avons surtout du mal à le mesurer. Les 13% de croissance évoqués correspondent au nombre de déclarations faites en gendarmerie, mais il y a aussi énormément de vols qui ne sont pas déclarés », constate David Babin, président d’Ubiwan, filiale de Coyote distribuant les offres et services du groupe pour les professionnels, à savoir les produits de gestion par géolocalisation ou de récupération après-vol.
« Les entreprises des TP se sentent deux fois plus menacées »
Principales victimes de cette recrudescence, les entreprises des travaux publics sont de plus en plus nombreuses à s’équiper de solutions pour espérer retrouver leurs matériels volés. « Elles se sentent deux fois plus menacées par ce phénomène que d’autres secteurs d’activité car les chantiers qui accueillent leurs matériels ne sont pas toujours des lieux sécurisés », détaille le président d’Ubiwan.
La filiale de Coyote compte plus d’un millier de ses clients dans les TP dont 450 nouveaux depuis l’an dernier (sur les 900 nouvelles entreprises comptabilisées au total) et équipe environ 25 000 véhicules et engins de professionnels avec les systèmes Coyote Secure.
Des bandes de plus en plus organisées
Pour parvenir à leurs fins, les voleurs se professionnalisent et usent de différentes stratégies parmi lesquelles l’usurpation d’identité. « Il y a un fort enjeux de sensibilisation des collaborateurs, notamment dans les entreprises de location, sur ce sujet qui révèle des failles dans les process de contrôle des personnes », poursuit David Babin.
Autre méthode très répandue pour les véhicules utilitaires, le mouse jacking consiste, de façon numérique, et non par effraction physique, à pénétrer dans le véhicule et le faire démarrer pour le dérober. Néanmoins, le vol plus classique, à l’audace, persiste avec des personnes qui se font passer pour un loueur afin de récupérer un engin sur un chantier. « Démarrer un équipement de construction est plus simple qu’un véhicule particulier car beaucoup de marques ont encore une clé unique », surenchérit le dirigeant d'Ubiwan.
Actuellement, de plus en plus de vols de grues sur poids lourds sont en outre rapportés. Des éléments qui sont facilement démontables et revendables sur le marché de l’occasion.
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Informer les professionnels et organiser la lutte
Pour lutter efficacement contre la recrudescence des vols, le groupe Coyote fait évoluer régulièrement ses solutions. Une 3e génération d’équipements Coyote Secure est ainsi en développement en vue d’une commercialisation à la fin de l’année.
Par ailleurs, Ubiwan est membre de la fédération DLR (distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels) depuis plusieurs années. Dans ce cadre, il est intervenu en fin d’année, aux côtés de représentants des forces de l’ordre, à une table-ronde devant des adhérents de la fédération. Appuyée par Coyote, cette dernière va de son côté lancer, au courant du 2e semestre, la commission Halte aux vols avec les objectifs...
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